La « Dalle à trou d’homme »
La plus ancienne sépulture connue d’Aizier
Monument néolithique : environ deux millénaires avant notre ère
Lors du creusement de la route descendant au quai de Seine (impasse du quai de Seine) à la fin 19ème siècle, les ingénieurs ont découvert des dalles laissant supposer l’existence ancienne d’une « allée couverte ».La pierre trouée, dite « dalle à trou d’homme », se trouvait dans le talus de la propriété de Paul LABBAT qui en fit don à la commune.D’autres pierres énormes, trouvées aux environs de l’église, furent malheureusement cassées pour être employées dans des constructions.Cette pierre faisait partie d’une sépulture collective qui se composait ainsi:
- Une antichambre ou vestibule où étaient déposés les cadavres.
- Une dalle percée d’un trou rond, le « trou aux âmes », obturé d’un bouchon en pierre en forme légèrement conique ; son diamètre est de 47 à 53 centimètres. Le bouchon, dit-on, a été incorporé dans la construction de la route.
- La chambre mortuaire qui était le lieu de la sépulture collective où étaient entreposés tous les squelettes et qui pouvait contenir 200 à 300, voire 400 individus.
Il existe plusieurs sépultures connues de ce type:
- A Trie-Château (Oise) où l’on voit la « Pierre aux Druides » dont le trou d’homme est de 50 centimètres.
- A Guiry-en-Vexin où l’on trouve l’allée couverte du Bois-Couturier.
- A Dampmesnil (Eure) où l’ouverture de la dalle à trou d’homme est de 60 centimètres.
On en signale d’identiques en Angleterre, au Caucase et … jusqu’aux Indes.Ces sépultures à trou d’homme devaient correspondre à une certaine idée de la mort et de la préservation des restes des ancêtres auprès des vivants. On en déduit l’importance d’un village et sa croissance démographique.La pierre utilisée pour la sépulture d’Aizier provient des lits durs de la craie (craie subcristalline).C’est la première pierre de la sorte trouvée au bord de la Seine normande.